Vers une Pensée Politique Africaine

"L'élection a été claire, le résultat a été clair, et il est temps pour lui (M. Gbagbo) de s'en aller", telle est la déclaration du porte-parole la Maison Blanche, Mr. Robert Gibbs, lors d’une conférence de presse ce lundi 20 décembre.

La question que l’on peut lui poser c’est celle de savoir quel a été le taux de participation au deuxième des élections présidentielles ivoiriennes ? En effet, l’on a tous observé une nette baisse taux de participation par rapport au premier tour. Les medias internationaux en ont fait écho ; la Commission Electorale Indépendante a elle-même affirmé le lundi qui a suivi le vote que le taux était un peu plus de 70% - chose qui les a d’ailleurs surpris car ils se demandaient s’ils vont atteindre 60% au regard de la faible mobilisation.

Comment alors justifier que le taux de participation s’élève à 81%, soit 2% en moins que le premier tour, et clamer que c’est là la vérité des urnes alors qu’un tel fait ne concorde pas avec la réalité observée objectivement ?

Il ne suffit pas de dire que les résultats donnant vainqueur Mr Ouattara reflètent le verdict des urnes ; il faut nous dire les chiffres exacts sur lesquels tant le Président de la CEI, que Mr Choi, les Etats-Unis, la France et la Communauté Internationale se basent pour affirmer avec force que Mr. Ouattara est le vainqueur des élections. S’il s’agit des chiffres proclamés par la CEI, ils sont tout simplement et objectivement faux, car ils ne reflètent pas la réalité du terrain, notamment le taux de participation. Par conséquent ils sont douteux.

En conclusion, si l’on veut réellement œuvrer pour la justice en Cote d’Ivoire, le respect du verdict des urnes, la réconciliation du peuple, la Communauté Internationale se doit de :

1. Cesser de précipiter les choses et de trop insister sur le soutien à Ouattara au mépris même des dispositions légales établies par le code électoral et la Constitution de l’Etat ivoirien ;
2. Favoriser une gestion de la crise par les ivoiriens eux-mêmes en contribuant à créer les conditions d’un établissement clair et net du verdict des urnes acceptable par tous;
3. Encourager une rencontre entre les camps Gbagbo et Ouattara ainsi que les présidents de la Commission Electorale Indépendante et  du Conseil Constitutionnel pour mettre en place un mécanisme de ce verdict des urnes et sa mise en œuvre ;
4. Apporter leur soutien à la personne qui sera déclaré vainqueur à l’issue de ce processus ;
5. Aider à trouver une solution négociée pour le perdant.

De fait, nous pensons qu'il faut allerà la racine du mal tout en promouvant l'objectivite dans la transparence, et en prenant les moyens de favoriser une cohabitation des deux camps. C'està ce prix qu'on peut favoriser l'emergence d'une paix durable.

Que les amis de la Paix et de la Justice en Cote d’Ivoire se mobilisent pour la bonne cause et sauvent ce pays du chaos dans lequel la Communauté Internationale noyautée par certaines grandes puissances internationales tend à le pousser sous prétexte de ne défendre que le bon droit. En tout état de cause, en dépit de ses bonnes intentions, la Communauté Internationale se doit de reconnaitre qu’elle s’y est mal prise.

M. M.