Vers une Pensée Politique Africaine

Appels solennels aux protagonistes de la crise ivoirienne et à la Communauté Internationale

Au regard des violences avec à la clef les pertes massives en vie humaine en Côte d’Ivoire, je voudrais lancer un appel à trois acteurs clefs dans la crise ivoirienne :

1. A Messieurs Alassane Ouattara et Guillaume Sore : Cessez d’envoyer vos partisans dans la rue, sous prétexte de révolution à l’égyptienne ou autre, pour se faire tuer et ainsi exploiter leur sang versé à des causes égoïstes inavouées. C’est indigne de votre part de vouloir donner à vos complices de la communauté internationale des raisons d’intervenir par la force, au nom d’une prétendue ingérence humanitaire, pour vous placer au pouvoir en exposant la vie des ivoiriens. Au nom de la dignité humaine et du caractère sacré de la vie, ARRETEZ !

2. A Messieurs Laurent Gbagbo et Philippe Mangou : Cessez de tirer impunément sur les populations civiles pour démontrer votre force et votre volonté de vous maintenir au pouvoir. C’est indigne de votre part de manquer de retenu et de discernement dans l’usage de la force, et de sacrifier aussi facilement la vie de ceux que vous êtes censés protéger et gouverner, fussent-ils des opposants, au lieu de faire appel à des moyens plus nobles pour maintenir l’ordre public. Au nom de la dignité humaine et du caractère sacré de la vie, ARRETEZ !

3. A Messieurs Ban Ki-moon, Sarkozy et Obama, figures de la communauté internationale dans la crise ivoirienne : Cessez de manipuler les consciences en jouant indéfiniment et malicieusement sur la note de droits de l’homme pour vous donner des raisons d’intervenir par la force et imposer à un peuple un président de votre choix et garant de vos intérêts, sous prétexte qu’il a été reconnu victorieux par des institutions internationales et africaines que vous manipulez à votre gré. C’est indigne de votre part de vous contenter de compter les victimes d’un seul camp… c’est indigne de votre part de soumettre tout un peuple à un embargo, le privant même de médicaments, sous prétexte de susciter un soulèvement populaire contre celui que vous détester pour avoir des raisons d’agir. Au nom du droit et de la dignité des peuples et au nom de la dignité humaine, ARRETEZ !

La crise que nous connaissons aujourd’hui en Côte d’Ivoire et pour laquelle nous avons tous une part de responsabilité par nos partis-pris et manipulations est un contentieux électoral. Et elle mérite d’être gérée comme tel à l’instar du récent contentieux électoral haïtien. Depuis le début de la crise, seul le panel des 5 chefs d’Etats africains ont fait un travail sérieux de fonds pour parvenir à une sortie de crise. Il convient donc que tous, sans chercher à manipuler les choses, s’effacent et qu’on leur apporte le plus grand soutien possible pour la réussite de leur délicate mission. Qu’ils puissent travailler dans des conditions les plus objectives possibles et que l’on ne défende désormais que leur résolution finale. Même l’ONU et la communauté internationale se doivent de se plier devant leur verdict.

En attendant, emboitant le pas au Président tchadien, Mr Idriss Deby, pour appeler les deux camps protagonistes à un arrêt immédiat des affrontementset des manifestations, en observant un cessez le feu et une fin de mobilisation de la population.

M. M.